Le soleil brillait haut dans le ciel, un soleil blanc qui vous aveuglez mais malheureusement ne réchauffait pas l’atmosphère fraiche du début d’après-midi. Un petit rayon passait pile dans la fenêtre de Lyam, se frayant un chemin à travers les volets pour l’aveugler dans son sommeil. Ca ne le réveilla même pas, il était bien trop absorbé par son rêve, puéril comme à chaque fois, cette fois ci il rêvait qu’il se faisait poursuivre par un steak géant qui voulait le manger, une petite voix dans la tête lui fit remarquer qu’il n’avait jamais couru autant, ou du moins pas endormis. Son rêve se poursuivit pendant quelques minutes avant que le soleil envahisse tellement la chambre qu’il fut obligé d’ouvrir les yeux, encore à moitié endormi. Effectivement, sa mère venait d’ouvrir ses volets, marmonnant qu’il faudrait peut-être qu’il se lève et qu’il range sa chambre. Un petit soupire sortit de la bouche du jeune homme quand il partit dans la salle de bain se préparer. Il commençait sérieusement à en avoir marre de vivre avec ses parents qui le prenait encore pour un gamin, il avait 20, il pouvait très bien choisir à quelle il se levait !

Une fois sa toilette terminé, sa chambre un peu près rangé et ses parents parties en course, il décida de sortir ou du moins de trouver quelqu’un avec qui sortir, il n’avait aucune envie de rester enfermé là, dans cette maison de riche qui ne lui ressemblait pas du tout. Si ça avait été à lui de choisir, il aurait préféré une petite maison pas trop près de la ville, mais trop éloigné non plus, une façade dans les ton beige et une toiture avec des tuiles romaine, bien sûr son argent lui aurait permis d’en avoir des vraies, car la plupart qui se trouvent aux Etats-Unis et en France ne sont que des copies, mais la plupart des personnes ne le remarquent même pas… Lyam enfila une veste et sortit dehors en claquant la porte, l’air frais s’engouffrant dans ses poumons, lui brulant les dents au passage - il fallait vraiment qu’il prenne rendez-vous chez le dentiste. Le jeune homme sortit son portable, un nouveau, il changeait presque toutes les semaines de téléphone en même temps alors. Il envoya un sms à un ami à lui qui, il en était certains, n’avait rien de prévu cet après-midi. Lyam marchait lentement en direction de la zone d’animation, cela faisait à peine deux mois qu’il avait emménagé ici et il lui arrivait encore de se tromper de chemin, ce qui arriva pile au moment là, il s’était trompé de rue et passait par un détour. Ce n’était pas très grave, ca lui rallongerait le chemin de seulement quelques minutes et il avait tout son temps. Le réception d’un sms le sortit de ses pensées, il regarda rapidement l’écran avant de le replonger dans veste, à côté d’un paquet de gâteaux qui devait certainement dater de plusieurs mois. La réponse de son ami était positive, comme il l’avait prévu et lui donnez rendez-vous à la patinoire.

Lyam releva la tête, juste au moment où il était assez près pour apercevoir la patinoire. Il y avait quelques personnes, la plupart était des parents essayant d’apprendre le patin à glace à leurs enfants alors que eux même n’était pas foutu de tenir debout. Il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en voyant les filles qui restaient debout dans un coin à discuter. C’était tout à fait le genre de filles qu’il ne pouvait pas supporter, tellement maquillé qu’on ne voyait même plus leur réel teint, habillé avec des vêtements qui avait certainement servit au défilé de mode de Karl Lagerfeld et surtout, elles restaient sur place, il ne comprenait pas l’intérêt de venir à la patinoire pour discuter dans un coin. D’un certain côté, il était heureux de ne plus être au lycée, les gens de l’Université était tout de même un peu plus mature.
D’un pas assez rapide il se dirigea vers l’entrée où il paya. Il enfila ses patins par habitude, quand il était plus jeune il venait souvent avec sa mère étant donné qu’elle ne travaillait pas. Bien sûr ce n’était pas ici mais à New York, ce n’était pas vraiment la même ambiance, mais Lyam préférait la petite ville où il était à présent, beaucoup plus tranquille. Alors qu’il avait à peine mit le nez dehors et un pied sur la glace, son portable vibra, avec un mauvais pressentiment, il le prit et regarda l’écran lumineux, le soleil reflétant dessus. C’était son ami qui lui avait envoyé ce message: « En fait laisse tomber, je vois la p’tite serveuse du Grill, je sens que ça va être hot ! Désolé mec… ». Lyam se retenait de jeter son téléphone au milieu de la glace, où il aurait été détruit en moins de deux, c’était au moins la 10ème fois qu’il lui faisait le coup et il en avait vraiment marre. D’un pas assez énervé il commença à faire un ou deux tour, regardant le visage des gens, essayant de savoir si il les connaissait. Au loin, il reconnut une jeune femme brune, un sourire se dessina sur ses lèvres, il s’approcha lentement d’elle, dans le but de lui faire peur et qu’elle perde l’équilibre mais il n’eut même pas besoin de ça car à peine il s’était mis derrière elle, qu’elle allait tomber. Grace au réflexe que le basketball lui avait donné, il la rattrapa avant qu’elle ne tombe à terre.

- Salut Lyra ! Euh… Normalement j’aurais du voir un ami, mais il a annulé, alors je me suis dit que j’allais plutôt faire ton garde du corps en t’empêchant de tomber ! dit-il tout en la remettant sur ses pieds et s'assurant qu'elle tenait debout.

Cette dernière phrase était bien entendu ironique et il l’accompagna d’un petit haussement d’épaule suivit d’un magnifique sourire en coin.

«  C’est galant d’aider une jeune demoiselle en détresse !! Tu m’as évité un gros bleu ! »

Lyam ne put s’empêcher de sourire à nouveau, une phrase lui été venu à l’esprit mais il ne préférait pas la dire, ça risquerait de la vexer et il n’en avait pas trop envie. D’un mouvement fluide et assez gracieux il fit un petit tour autour de la jeune femme, toujours avec son sourire aux lèvres. Il avait depuis toujours cette joie de vivre en lui, toute conversation sérieuse se transformer subitement en un immense délire sans aucun rapport avec le sujet de base. Sa voix laissait toujours place à un espèce de sous-entendu et les hochements de sourcils qu’il avait l’habitude de faire pour faire vivre ses phrases n’arrangeait cela en rien cela.
Lyam se plaça en face d’elle et fit semblant de réfléchir quelques instants.

« Ohh… Si j’aurais pas pu te rattraper, je t’aurais fait un massage ! Gratuit en plus. Un sourire se dessina sur ses lèvres avant qu’il enchaine avec un ton joyeux. T’imagines même pas le nombre de fille qui rêverait d’avoir un massage de ma part ! »

Lyam tourna légèrement la tête pour voir d’où provenaient les ricanements qui se faisaient entendre, il n’eut pas à chercher longtemps. Il venait du groupe d’adolescente près du rebord, celles qu’il avait déjà vu tout à l’heure. Le jeune homme reconnu une des filles, oui car on ne peut pas dire que ce sont des femmes, elles ne sont pas assez matures pour recevoir ce rang, c’était une fille qui était au lycée avec elle. Un lycée de riche bien sûr, où pour réussir il fallait être superficiel et provocante. De ce côté, elle n’avait pas trop raté ses études, en même temps coucher avec le directeur devait pas mal aider.
Lyam se rappelait d’ailleurs d’une époque où elle voulait coucher avec lui, il avait été réellement choqué par son attitude, sachant qu’ils étaient ennemis.
Il détourna la tête, n’ayant pas envie de croiser à nouveau son regard, il préféra le poser sur la douce Lyra, son double au féminin. Ses joues étaient légèrement rose, certainement à cause du groupe de filles, pendant un instant Lyam eut envie d’aller les voir et de leur dire ce qu’il pensait franchement d’elle mais il savait pertinemment que c’était une action totalement inutile, ses interlocutrices ne comprendrait même pas ce qu‘il disait, leur QI ne devait pas le permettre.

« Dis ça te dit d’aller patiner plus loin ? Je ne supporte pas ces pots de peintures ! Et j’ai pas envie de me battre, d’ailleurs je ne sais pas me battre. »

Lyam acquiesça d’un bref mouvement de tête, il n’avait pas non plus envie de se battre et encore moins d’entre leur ricanement… Tout d’un coup, un rire sortie de sa bouche, son cerveau était lent, et ça depuis toujours, il venait seulement de comprendre la phrase de Lyra. Elle ne savait pas se battre ? Comment on ne peut pas savoir ce battre ? Tout le monde sait se battre ! Avec plus au moins d’aisance, certes. Mais il n’eut pas le temps de répondre, Lyra était déjà partie à l’autre bout de la patinoire, elle semblait à l’aise sur la glace et son petit dérapage était parfait. Lyam ne put s’empêcher de se dire qu’elle était sexy. Cette fille était intelligent, mature, drôle et sexy. C’est possible ça ? Apparemment oui. Il la rejoigna en quelques secondes, évitant les gens qui avaient remplis la patinoire entre temps.

« Alors tu tues le temps toi aussi ? »

On pouvait effectivement dire ça, il ne s’était jamais ennuyé autant aujourd’hui. Mais il avait fini par trouver des astuces, il y avait toujours quelque chose à faire dans cette petite ville.

« Ouais, on peut dire ça ! J’aurais bien vu Brooke ou des amis mais aucun n’est disponible… Et puis je regrette pas d’être venu, finalement ! »

Il t’adressa un petit clin d’œil, ce qui voulait clairement dire qu’il trouvait qu’elle était une bonne compagnie. Lyam avait légèrement perdu son sourire en prononçant le nom de Brooke, sa petite amie. Il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il ne l’avait pas vu, il avait la mauvaise impression qu’elle cherchait à s’éloigner de lui.

Spoiler:

[HRP : désolé pour le temps que j'ai mis à répondre mais je suis un peu débordé en ce moment et en plus mon post est minable T__T]

Pourquoi la vie nous met dans les jambes des jambes qui nous pourrissent l’existence. On a rien demandé, juste croisé leur chemin. Visiblement, on a même plus le droit de faire cela. Ce monde est une pure folie. Le monde devient lentement fou, il se détruit peu à peu, se perdant dans leur histoire à ne pas dormir la nuit, cherchant toujours à être le premier. Mais mince à la fin, on est comme on est. On ne peut pas changer notre passé. Certes on peut changer notre futur mais pourquoi le bouleverser ? Pourquoi ne pas laissé faire la nature qui est si bien faite ? On lui vole ses droits. J’en ai marre de ses gens qui pensent comme cela. C’est franchement énervant. En plus, ils se croient intéressant. Et ils en font tout un monde. Pourquoi ne pas vivre le plus simplement possible. Profiter de la vie qui vient, et accepté des choses qui nous plaisent pas forcément. Certaine chose arrive et on n’apprécie pas forcément, mais il faut faire avec. Mais, bon ne perdons pas de temps avec ça, laissons ces gens dans leur monde qu’ils croient si parfait mais à la fois si cruel.

« Ouais, on peut dire ça ! J’aurais bien vu Brooke ou des amis mais aucun n’est disponible… Et puis je ne regrette pas d’être venu, finalement ! »

Je ne peux m’empêcher de rougir et de sourire timidement. C’est un compliment qui me touche. Je ne me trouve pas intéressante, plutôt ennuyeuse. Personne ne m’avait fait un commentaire de la sorte. Cela me fait vraiment plaisir. Je crois que même mon père ou ma belle-mère, ne me la jamais dit. Ce garçon est vraiment gentil.
Je remarque qu’il a légèrement perdu le sourire. Je ne suis pas très doué pour consoler les gens, je suis souvent maladroite et je ne fais qu’accentuer leur tristesse. Je ne sais pas quoi faire. J’essaye de détendre l’atmosphère.

« Tu sais que ce n’est pas sympa de faire rougir une fille ? Franchement, j’espère que t’as honte ! Et ne t’inquiète pas pour Brooke, ça va s’arranger ! Par contre pour tes potes, ce n’est franchement pas sympa. Les miens non plus, et en plus ils ne répondent même au téléphone. »

C’est vrai. A quoi ça sert d’avoir des amis si aucun ne répond au téléphone. Je n’ai pas du passé ne serait-ce qu’une soirée avec eux. Cela commence franchement à m’énerver. Au final, on pourrit dans sa chambre à rien faire. Pourquoi les profs ne donnent pas plus de devoir ? Je pourrais m’occuper comme cela, au lieu de rester allonger sur mon lit à lire et à écouter de la musique.
Je regarde Lyam. Il a retrouvé le sourire. Je souris, contente de lui avoir redonné le sourire.

« Ca te dit qu’on patine au lieu de rester planter là comme de idiot. Et j’aimerai bien te voir tomber ! »