Dîner d'affaires.. Ou plutôt : exposons nos enfants à nos futurs associés pour nous attirer leurs bonnes grâces [Lyam et Valeria]

Valeria s'était levée du pied gauche, ce matin-là, comme tous les matins, étant donné que le mur était à sa droite, elle n'avait pas vraiment le choix. Enfin, passons, elle descendit les escaliers dans cette tenue assez légère qu'était un t-shirt et un boxer, avant de bloquer devant la cruche de café. A moitié vide. Bon, elle en referait, tant pis. Elle termina en trois tasses ladite cruche, puis en fit recouler une entière, avant de sursauter : El padre, comme elle l'appellait si affectueusement, venait d'arriver derrière elle, criant qu'ils avaient rendez-vous et qu'ils allaient être en retard.. Rendez-vous où, demanderez-vous. Psychiatre, répondrait-il donc, car malgré le fait qu'elle avait arrêté tout ce qui aurait pu lui être nocif, monsieur l'homme d'affaires important désirait qu'elle soit totalement guérie de tout cela. Il ignorait qu'on ne guérissait jamais. Enfin bon, il n'avait pas dû être jeune, elle était sûre que Nonno, son grand-père, lui avait déjà fourré l'attaché-case en main dès la naissance.

C'est ainsi qu'elle remonta, passant près des restes de son radio-réveil flingué qui trainaient toujours sur le sol.. Il faudrait qu'elle les enlève un de ces jours.. Mais tant qu'ils seraient la, elle n'en aurait pas de nouveau, donc.. A moins que son père ne signe avec Sony, peut-être..
Salle de bains. Trace de miroir, lui aussi explosé, tant pis, vive la douche, la douce chaleur, les gouttes d'eau qui dévalent le corps.. Elle alla ensuite s'habiller assez rapidement, ses cheveux laissant des mares d'eau sur son trajet. Elle les essorait légèrement sur son trajet, mais sans plus, à quoi bon, ils étaient assez grands, ils savaient sécher seuls ! C'est ainsi vêtue d'un jean qui ressemblait plus à des trous reliés par des fils, et d'un t-shirt noir à l'effigie d'un groupe probablement aussi vieux que son père qu'elle avait trouvé dans un vide-grenier a Castelbuono qu'elle descendit, chaussa des converses étrangement lacées, de telle sorte qu'on pouvait penser qu'elles étaient ouvertes. Elles aussi semblaient avoir vécu.. Tiens, une clocharde, pouvait-on croire en la voyant. Super, l'ex-junkie..

Elle remarqua le regard de son père sur le bracelet de cuir, alors qu'il l'amenait à l'hopital. Ceci cachait la plus grande honte de sa vie, mais il était tellement bien ajusté que personne ne le voyait. Les marques au fond de ses coudes, par contre, étaient assez.. dérangeantes. Pour ceux qui les voyaient. Elle, cela lui rapellait tout ce qu'elle avait vécu.
A l'hopital, elle avait attendu, les tympans ruinés par des hurlements stridents de guitares et de chanteurs.. Elle avait bien vu son père s'éloigner au téléphone, mais n'y avait pas prêté attention. le travail avant la famille, c'était sa devise!

En sortant de là, le t-shirt et le haut de son .. "jean" trempés (oui la demoiselle a les cheveux très longs ^^) elle s'installa confortablement dans a voiture, trempant volontairement le cuir du siège.. Quelqu'un qui ne tenait pas ses promesses était forcément le gentil voyons. Alors puisque c'était ca, qu'on voulait que ce soit elle la méchante, elle serait la méchante.
Sa rage s'emplifia encore plus lorsqu'elle remarqua qu'ils ne prenaient pas la direction de la maison, mais bien celle du.. centre ville. Qui disait centre ville, disait restaurant. Et qui disait restaurant, disait : exposition en vitrine de la fifille à son papa si sage parfaite et gentille. En sortant de la voiture, elle ne put s'empêcher de sourire en voyant son reflet dans une vitrine. Oui en effet !
Son père voulut lui dégager le visage en lui repoussant les cheveux derrière son oreille percée.

- Quelle apparence franchement tu aurais pu faire un effort ! Et ces piercings..

la réprimanda-t-il en Italien. Elle lui attrapa le bras, et lui répondit sur le même ton, et dans la même langue :

- Je fais ce que bon me semble. Je suis majeure, vaccinée, et sevrée. Occupe-toi donc un peu de ta femme, et on en reparlera.

Sur ce smots, elle s'éloigna, décidant tout de même de garder ladite mèche de cheveux derrière l'oreille afin de montrer que la si gentille et parfaite petite fille avait même des piercings.. Les clients de l'établissement la regardèrent étrangement, que faisait donc.. CA dans un endroit paeil ?..

6h15. 6h15 du matin. 6h15, un samedi matin ! Lyam n’en revenait toujours pas, il était à moitié affalé sur la grande table de la salle à manger, les yeux encore à moitié fermé qui lui donnait l’air d’un idiot, car il clignait beaucoup plus de fois des yeux que nécessaire. Son père venait de le réveiller, à 6h15, pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, ce qui lui faisait un total de 1h58 de sommeil étant donné qu’il était sortie en boite de nuit la veille. Le jeune homme ne se rappelait pas avoir déjà bu autant de café, il s’était enfilé au moins 7 tasses de suite et désormais le gout qui restait dans sa bouche devenait de plus en plus désagréable. Il se leva dans un soupire tout en prenant la direction de sa salle de bain personnel, car oui, il avait sa propre salle de bain. Il eut le temps d’apercevoir à travers la vitre de la cuisine son père, déjà habillé en costard entrain d’astiquer la voiture. Lyam leva les yeux au ciel, comme s’il était désespéré. Peut-être qu’un jour son père comprendrait que l’argent et le physique ne font pas tout…

Lyam passa doucement devant la chambre de ses parents, sa mère dormant encore à point fermé. Son père ne voulait jamais qu’elle vienne avec eux, il aimait dire que ces repas était un truc d’homme et que dans tout les cas elle s’ennuierait. Pour la première fois de sa vie, Lyam avait espéré être une femme, car même en étant un homme, il s’ennuyait comme un rat mort lors de ses diners. Lyam rentra donc dans la salle de bain et prit sa douche, en sortant de celle-ci il faillit se tuer, comme à chaque fois. Il se promit que la prochaine fois, il mettrait un sol antidérapant. D’un pas lent et paresseux il se dirigea vers son armoire, pas celle où il y avait ses vêtements de tous les jours mais celle qui n’était rempli que de chemises, cravate et tout ce genre de chose…

Son père lui avait fermement demandé de s’habiller correctement et de ne pas jouer au petit rebelle, ce qu’il avait fini par lui promettre. Mais de là à s’habiller comme un pingouins, il fallait pas rêver. Il referma d’un geste brusque l’armoire et ouvrit l’autre, il saisit un jeans de couleur foncé, presque noir, il était assez serré mais on ne pouvait pas dire que c’était un slim. Lyam prit alors une chemise blanche, simple mais classe, ca passait toujours puis il partie dans la salle de bain se rhabiller.

Une fois son jeans enfilé, sa chemise mise enfin, il l’a laissé ouverte à moitié, ce qui laissait un assez bel apperçut son torse, donc on devrait plutôt dire, sa chemise à moitié mise, et ses chaussure au pieds, il fut fin prêt. Après avoir longuement réfléchit il préféra ne pas se coiffer et laisser ses cheveux dans l’état où ils étaient. Il se regarda quelques instants dans le miroir, il fallait l’avouer, il était magnifique. Son père lui avait demandé de se raser car il avait l’air d’un clochard mais il n’en avait pas l’intention, Lyam sans sa petite barbe de trois jour ne serait pas Lyam.
Quand il fut enfin l’heure de partir, il sortie dehors et esseya d’ignorer les remarques de son père sur ses habilles, Lyam enfila ses Ray Ban et partie en direction du centre ville à pied, il n’avait pas du tout envie de faire le chemin avec son père. Après de longues minutes, il arriva au centre ville, en même temps que son père. En même temps ce n’était pas très dur, il roulait comme un escargot de peur d’abimer les suspensions de sa belle voiture.

Le jeune homme marchait au côté de son père ou plutôt le contraire, son père étant plus petit, il était presque entrain de courir pour suivre les enjambées de son fils. Ils rentrèrent donc dans l’établissement le plus imposant de la ville. Beaucoup de personnes avaient déjà pris possession des lieux, Lyam put remarquer que tous les « enfants » qui se trouvaient là était des coincés du cul, collé au bras de leur parent. Alors qu’il cherchait un verre de champagne, il vit que tous les regards étaient tournés vers l’entrée, il risqua un regard, se demandant ce qui pouvait autant captiver leur attention.
Effectivement, il fut lui-même un peu choqué, une jeune femme à l’allure assez débraillé était rentré aux côtés de son père. Son pantalon était tellement troué qu’on se demandait presque si c’était réellement un pantalon et son haut à l’éffigie d’un groupe connu était complètement trempé, certainement dû à ses longs cheveux encore mouillés. Une de ses mèches était d’ailleurs joliment bloqué derrière son oreille, ce qui laissait apercevoir ses piercings.

Un magnifique sourire en coin se dessina sur les lèvres du jeune homme, enfin une fille qui n’était pas soumise à son père, qui apparemment était mort de honte. Lyam paraissait déjà débraillé aux yeux des gens qui remplissaient la salle, mais alors elle, c’était bien pire. Beaucoup de parents faisaient une mine horrifié, comme si un monstre venait de pénétrer les lieux. Voyant que les autres ne la lachait pas du regard, ce qui devait un peu l’énerver, il prit deux coupes de champagne qui étaient posé sur la table qui lui faisait face et alla jusqu’à la jeune femme.

Lyam lui adressa un regarda compatissant accompagné d’un petit sourire désolé, il lui tendit gentillement une coupe, esseyant d’ignorer le regard de son père.

- Je t’offre un verre ?

Valeria ne put s'empêcher de sourire quand le silence se fit à son arrivée. Ouah, la classe, tout le monde se tait à l'entrée de la star ! Son père voulait qu'on le remarque, non ? Ben voila, c'était fait ! Enfin, quand on remarquait qu'aucun, étrangement, n'avait amené sa femme, elle se posa tout de même des questions. Pourquoi tous les ENFANTS étaient-ils ici ? peut-être s'étaient-ils tous passés le mot ? Enfin, elle ne chercherait pas à comprendre.

Son père s'en alla vers tel ou tel dirigeant d'entreprise, qui sait, peut-être allait-il signer avec Sony, Phillips ou quelque chose dans le genre qui fasse qu'il ne doive plus lui racheter à tout bout de champ des réveils ? Alors qu'elle lui disait que cela ne servait à rien, franchement..
Mais alors qu'elle allait se diriger dans un coin histoire de voir si les gens allaient la suivre du regard comme un chien suit une saucisse, quelqu'un se planta devant elle avec une coupe de champagne "Je t'offre un verre ?"
Aïe. Que répondre ? "Non merci, j'ai arrêté l'alcool" et tenir la promesse envers son père ? Ou plutôt prendre cette coupe, et risquer de retomber dans la dérive qui avait tué Nonna ?..

- Je.. Elle jeta un coup d'oeil à son père, qui lui jetait des regards en coin, lui lanca un regard des plus noirs et prit le verre. Oui, merci.

Ce n'était pas pour un verre qu'elle replongerait. il fallait qu'elle lui montre.. Il voulait qu'elle soit la méchante ? D'accord, elle le serait.
Mais elle chassa vite fait ces pensées de sa tête, et se concentra sur "l'offreur de verre". pas mal, nettement plus grand qu'elle -ce qui n'était pas réellement compliqué-, habillé aussi à peu près à l'arrache pour un dîner comme cela, moins qu'elle, mais pas mal dans le genre "gentille provoc". Et un sourire ravageur.. Espérons que ce ne soit pas comme en Italie, que certains envoyaient leurs enfants vers elle pour s'attirer les bonnes grâces de son père.. Elle connaissait la technique, il avait fait la même chose avec elle pour d'anciens associés.

- Je m'appelle Valeria, et avant que tu le demande, non, je ne suis pas contente d'être ici. Et toi ?

Elle sourit. Personne ne le savait, bien sur, mais si elle avait été prévenue, elle serait tout de même arrivée habillée un peu plus.. décemment. Enfin bon, la n'était pas la question, là, au moins, elle était à l'aise, contrairement à d'autres uqi semblaient peiner à respirer à cause de leur cravatte ou autre..