Penchée au dessus de lavabo dans le vestiaire de l'hôpital, je ne pus retenir le soupir qui s'échappait de mes lèvres. Perdue dans mes pensées, je restais dans cette position de longues minutes, avant que mon portable ne se mette à vibrer, me rappelant à mes obligations. Prenant de l'eau entre mes mains, je la passait sur mon visage, alors que le liquide bienfaisant me réveillait un peu. La journée avait été particulièrement longue et mouvementée, et je savais qu'elle n'allait pas s'arrêter lorsque je fermerais la porte de la maison que j'habitais depuis près de dix mois, ici à Mystic Falls.
Reprenant mes esprits, je détachais mes longs cheveux blonds, qui tombèrent en cascade sur mes épaules, avant d'ôter le haut rose de l'uniforme des infirmières que j'avais utilisé aujourd'hui après avoir côtoyé d'un peu trop près une jeune étudiante bien éméchée. Je passais ma main le long de mes cheveux, avant de me diriger en soutien gorge vers mon casier, y ôtant les habits que j'avais quitté 10h plus tôt: un slim noir, un haut rouge échancré juste ce qu'il fallait, une veste noire cintrée achetée quelques semaines plus tôt, et des escarpins relativement hauts. Un dernier coup d'œil dans le miroir, et satisfaite, j'agrippe mon sac et quitte les vestiaires, puis l'hôpital, souhaitant bon courage à tous mes collègues qui restent là pour la nuit. Blonde, des yeux bleus soulignés d'un trait d'eye liner et d'une pointe de mascara, 1m70, 26 ans. Oui, on peut être étudiante en médecine, plutôt jolie fille, ne pas avoir une apparence négligée...et être une chasseuse de vampires. J'ai découvert ce passe temps plutôt inhabituel il y a de cela deux ans, et depuis, je plantais un pieu dans le cœur de tout vampire passant un peu trop près de moi.
Une fois dans la voiture, je m'installais derrière le volant, avant de mettre la musique à fond, et de rouler jusqu'à la maison que j'avais hérité de ma grand mère, à Harbor Hill. Me garant rapidement, je me hâtais de rentrer, pressée de retrouver mon petit chez moi. Même si j'habitais ici depuis moins d'un an, je m'y plaisais comme si j'y avais vécu depuis toujours. J'avais quelques souvenirs assez flous dans cette maison, mais je savais qu'ils se référaient à une époque que je savais plus heureuse. Machinalement, mon regard se porta sur le tatouage que j'arborais au poignet, avant de plonger la main dans mon sac à main et d'en retirer les clés de la maison. Une fois dans le hall, je posais les clés sur la commode, alors qu'immédiatement, un sourire étirait mes lèvres. Ici, c'était chez moi, mon vrai chez moi, où je me sentais enfin à ma place. Enfin...je devrais plutôt dire notre vrai chez nous.
Passant un coup d'œil par la porte du salon, je constate que ma jeune colocataire ne s'y trouve pas, et monte donc rapidement à l'étage, jusqu'à la chambre de Xiu. J'ai fait la connaissance de la demoiselle neuf mois plus tôt, sauvant ses fesses alors qu'elle était sur le point de connaître la morsure d'un vampire...qui j'en suis sûre ne l'aurait certainement pas épargnée. Si je n'ai pas eu droit aux remerciements auxquels je m'attendais, et que j'ai eu à la place droit à une bonne engueulade injustifiée, j'ai su persévéré jusqu'à m'attirer sa sympathie, ce qui, je peux vous l'assurer n'a pas été chose des plus aisées.On s'est retrouvées sur plusieurs affaires, et nos relations ont peu à peu changé. Je n'ai pas eu a insister trop longtemps pour qu'elle vienne vivre chez moi, et je suis devenue quasi naturellement sa tutrice. Si nos relations sont parfois plus que houleuses et que la maison résonne de nos cris, j'apprécie chaque jour un peu plus sa compagnie, et tiens réellement à elle comme à ma propre sœur. Elle a le désir de se venger du vampire qui a tué son père, et têtue comme elle est, lui ôter cette idée de la tête serait peine perdue. Et comme je préfère éviter qu'elle ne meurt stupidement en essayant de tuer un vampire qui ne serait sans doute même celui qui a tué son père, je lui apprends tous les trucs que m'a apprit Robert, le chasseur qui m'a enseigné tout ce que je sais aujourd'hui. Et je dois dire qu'elle se débrouille plutôt bien, même si elle a encore des choses à perfectionner.
M'appuyant sur le chambranle de la porte, je toquais à la porte de la demoiselle:
"-Xiu, tu es là? Je viens de rentrer!" lançais je, attendant un signe qui m'indiquerait que je pourrais entrer dans sa chambre.
Bien que fatiguée, je n'en oubliais pas pour autant le rôle qu'était le mien auprès de l'adolescente, et que je comptais honorer comme il se devait. Attendant une réponse de sa part, j'attendais de savoir si elle avait des projets pour ce soir, ou si nous passions la soirée ensemble, entre Cooper.