Cher journal… Cher ? Drôle d’idée de m’adresser à un ensemble de feuilles reliées, et d’avancer un quelconque lien affectif à son égard. On me dit que tu es un confident par contre, alors je m’adresserai à toi comme je me parle. Je dois paraitre tordue aux yeux des gens, mais que m’importe leurs dires, ils préfèrent toujours s’occuper de ce qui ne va pas chez les autres, plutôt que de corriger chez eux ce qui cloche. J’écris pour moi, uniquement pour moi, après tout, nous laissons la plume nous guider uniquement par envie de liberté, par passion et par pointe de narcissisme, n’ais-je pas raison ? Bien évidemment que si.

D’après ma fiche de naissance, je naquis en 1990, le 16 Avril pour être plus précise, dans un état bien pauvre et inconnu, un trou pommé pour d’autres que j’aime assez à dire vrai; c’est Milwaukee, de l’état du Middle West des Etats-Unis. Mes parents s’étaient éloignés de Londres, leur ville natale et par-dessus-tout, leur lieu de vie. Je n’en connais jusqu’alors aucunement la raison, ce que je sais est que durant cette pause dans leur parcours qui dura moins d’un an, je vis le jour et aussitôt deux mois plus tard, ils décidèrent de rentrer au bercail. Malheureusement, bien que je rentrai saine et dynamique, monsieur et madame Madhison avait disparu entre temps. Aucune nouvelles, aucune trace, rien. Je réfute toujours l’hypothèse d’un éventuel abandon, cela m’est impossible, je ne pourrai le comprendre.

Je fus chanceuse d’être recueillie par un couple, amis de mes disparus Pères, à l’étrange attitude. Catholique et puritain, il est clair que ces deux adjectifs convenaient parfaitement à l’un comme à l’autre puisque parler de sexe, c’était comme les voir s’embrasser: c’était inexistant. La sœur de ma nouvelle mère vivait également chez nous, et je l’adorai, véritablement, elle s’occupait bien plus de mon bien être que les deux autres, et avait l’esprit plus ouvert, ce qui me rassura lorsqu’une fois ma délicieuse enfant s’éteignit, je passai à l’adolescence. Bien que je vécus donc dans une atmosphère où chaque « putain » s’accompagnait d’un reproche et d’une promesse que j’irai en enfer, je peux affirmer aujourd’hui que je penche plus pour la thèse de l’inné que de l’acquis. Il me donnait de l’amour, je leur donnais du fil à retordre, une bien fragile relation que j’avais du mal à conserver, je voulais à tout prix me détacher de ces tortionnaires qui me rendait presque dingue. J’adorai me rebeller, m’insurger et pique des crises de colère durant lesquelles je brisais à même le sol quelques objets d’une valeur peu estimable car trop médiocre; impulsive, j’étais et me laisser marcher sur les pieds, il en était hors de question, pour preuve, la phrase « tenir en place » était en parfaite inadéquation avec ce que je faisais. Je pouvais bien entendu être un ange, serviable, agréable et amicale, mais j’avais du mal à contenir la sorte de démon qui avait une grande emprise sur ma personne, et me rendait violente, vive, sarcastique et parfois, terriblement blessante, oralement parlant. J’étais une sale peste, et j’adorai cela.

Grandir fut d’abord physique chez moi, puisque je m’enfonçai dans un narcissisme exacerbée, presque malsain, où séduire et plaire m’étaient essentiels. C’était au lycée que j’avais affirmé ma féminité et mon charme, blonde pétillante et gracieuse que j’étais et que je suis toujours; on ne regardait que moi, on ne parlait que de moi, ou presque et on fantasmait sur moi. Mimant toujours une fausse gêne, je prenais au fond de moi un malin plaisir à charmer tout en jouant l’innocente et si parfaite lycéenne que j’étais ou voulait être, car jouer ce personnage, au-delà de l’excitation de manipuler, m’apportait une confiance presque surhumaine en moi et une soif de pouvoir intense. J’étais plus qu’hautaine, je devins froide vers la fin de ma première année où j’étais.

C’est alors que j’ai rencontré l’une de personnes ayant chamboulé toute ma vie, c’était lui... Il était charmant, et beau à croquer, collectionnant toute sorte de relations, et s’abonnant aux plaisirs de chair avec des jeunes, aussi bien célibataire qu’en couple. Ses mots étaient si doux, si profonds, il tenait des phrases envoutantes à souhait, et ces propos, ces compliments et ces déclarations faisaient luire dans mes yeux des milliers d’étoiles qu’il devait surement avoir volé au ciel pour m’aveugler avec. Notre relation commença alors que j’avais seize ans seulement, j’abandonnais la séduction, et il me promit de faire de même, ne jurant que par moi. Le sadisme porte bel et bien un masque, naïve et stupide comme j’étais, je n’avais rien, me contentant seulement de ce que j’entendais. La jalousie me rendait presque désagréable, mauvaise, et ma possessivité l’énervait tellement qu’il osait me menacer d’aller voir ailleurs. J’en pleurai des jours entiers, et chaque fois il s’excusait, la larme à l’œil, chaque fois je revenais vers lui, amoureuse comme jamais. Les mois passèrent, notre relation semblait tendre vers quelque chose de solide, au lieu de ce lien sadomasochiste que nous entretenions et qui me dévorait de l’intérieur, la passion m’animait, son horreur m’empoisonnait. Nous avions passé cette barre des « un an », et pour un jeune couple, c’est assez rare. Puis, ce que je pensais être un rêve réalité n’était rien d’autre que ce qu’il a toujours été: une descente aux enfers. Je découvris qu’il entretenait des relations physiques avec une de mes meilleures amies de l’époque, avec qui je m’amusais souvent, et que leurs rapports duraient depuis bien longtemps, et qu’elle n’était pas la seule… La trahison se mêla à l’humiliation qui venait de claquer ma joue et mon cœur avec sécheresse et violence. Mon cœur, devenu cendres, se reconstruit sous forme de bloc de pierre, durci par la mort et chauffé par la haine. Je me défis de cet affront et ne le revis jamais, coupa tout pont avec le moindre ami et me renferma dans mes cauchemars. Je goûtai à ce plaisir coupable que l’on appelle alcool et qui me faisait un bien fou. C’est à ce moment précis que je grandis mentalement, ne faisant plus confiance en l’amour, et en refoulant le moindre désir.

Quelques mois s’étaient écoulés depuis, et je m’étais plutôt calmée. Ma famille et moi-même nous étions rapprochés, un besoin indispensable de leur parler et de leur être fidele m’emplissait chaque jour qui passait. Ma dépression « post-mortem » se passa finalement, et je commençais à reprendre des forces. Mais alors que je pensais avoir atteint le dernier étage du royaume de Lucifer, le malheur frappa de nouveau, et cette fois-ci, c’est mon esprit qui prit un coup. C’était au jour de mon dix-huitième anniversaire, j’étais donc majeure pour moi puisque je voulais partir afin de continuer mes études de photographie en France où là-bas, je serai légalement une adulte. Ce fameux jour, réunie avec mes trois membres adoptifs, j’appris les sombres secrets qu’ils me cachaient. Avais-je bien entendu ou avaient-ils dit être des vampires ancestraux ? Que j’étais une sorcière ? Que je devais être livrée à un autre vampire ? Je ne comprenais rien, à quoi cela rimait-il et qu’elle était cette farce devant laquelle je me trouvai. Je fuis. Tout bonnement et sans crier gare, la peur au ventre, l’incompréhension dominant mon mental. Ils avaient commencé un jeu, me laissant sans doute de l’avance, et tout ceci, je ne le savais pas encore.
Les Madhison. Ancienne famille de vampires au nombre de trois encore actifs, quatre à l’origine, peut-être cinq, cela diffère des contes fantastiques anglais. C’était bien eux, ce qu’ils m’avaient décris. Chacun de ces vampires possédait un pouvoir immense, et tous avait un second, le même, celui d’exaucer un souhait en échange d’un don spirituel. Cela ne signifiait encore rien pour moi à l’époque. Ma famille, ma vraie famille, où était-elle ? Je m’étais soudainement posé la question et j’enquêtais en toute discrétion sur eux, et tombant par hasard sur une de mes ancêtres, Aloycia… J’étais son sosie, et cela m’avait glaçait le sang. Mes recherches, sur elle, furent plutôt fluctueuses: emblème de sa famille, elle épousa un homme riche et vampire qui était incroyablement craint chez les autres suceurs de sang. Lieu de décès ? Mystic Falls. Argent volé, affaires prêtes, je me lançai déjà dans une quête encore vague, des recherches sur qui je suis, qui est-elle, pourquoi je lui ressemble, quitte à faire la connaissance de certaines personnes dont je ne devrais pas…

Me qualifier serait facile… Ou peut-être que non. Je sais que jeune, j’étais turbulente, assez agitée et excentrique comme rare sont certains enfants. Plus je grandissais, plus je voulais, je devais laisser jaillir de moi une espèce de folie à travers les arts martiaux que je pratiquai trois jours par semaines lorsque je suis rentrée en moyenne section. J’adorai me dépenser, c’était comme une drogue. Plus tard, je me suis détendue quelque peu et je voulus stopper ce sport afin de me jeter à corps perdu dans la photographie, un art qui me passionne toujours autant, et dont je suis folle et douée, d’après les critiques qui ont pu se délecter de certaines de mes œuvres. Arrivant au collège, j’ai développé une double personnalité, sans pour autant en avoir deux, j’étais presque bipolaire, ou lunatique. J’avais ce côté angélique, aux airs sensibles et émotionnels, si douce et si tendre, une beauté de cristal, presque pure. C’est ainsi que je faisais fondre les cœurs, attirais l’attention et l’envie, tout comme le désir d’être proche de moi. La sympathie d’autrui s’arrêtait brusquement lorsque surgissait ce que j’appelle « l’autre moi ». Je pouvais faire preuve d’agilité et de finesse dans les deux cas, mais surtout dans celui-ci; me sentant menacée ou dévastée par une colère noire, je devenais violente, dangereuse, froidement vicieuse et donc impulsive. Ce n’est que plus tard que je découvris la nature de cette dégénérescence chez moi, qui venait tout simplement du développement de mes pouvoirs, provoquant donc chez moi des comportements paradoxaux.

Après ma blessure amoureuse, je me suis découverte poétesse, écrivant la mort sur des lignes de malheurs irrésistibles, ma détresse, mon chagrin et mes pleurs en prose ou en vers. Utiliser l’écriture m’a ta toujours aidé mon « cher » journal, comme tu peux le constater encore maintenant. Je me suis reconstruit peu à peu, malgré le réalisme fou qui me prenait, j’avais conscience des choses alentours mais surtout de la nature humaine. J’ai toujours vu les vices, laissant les bons côtés dans un coin, un système de protection m’a-t’on dit, que je ne vois que le noir afin de me méfier, de mettre sur mon cœur un bouclier et de mettre des distances. J’avais surtout peur de tomber amoureuse, encore une fois, et de souffrir encore une fois. Bien que je laissais paraitre une allure de fière et forte blonde, j’étais détruire moralement et mentalement par tout ce que j’avais pu vivre, tant par ma propre bêtise dont j’ai tiré leçon que par les choix que d’autres ont fait dans une autre vie et dont je devrais en subir les conséquences ou plutôt, le jugement. Ma rancœur, je l’ai investie dans mon désir de découvrir qui j’étais, et cela me donnait un air de chasseuse. Oui, une chasse aux indices sur moi et Aloycia, et tous ceux qu’elle avait pu côtoyer de près et qui pourraient être encore en vie, comme son vampire. Je devenais presque paradoxale, mais je gardais près de moi ces bonnes vieilles valeurs morals, surtout concernant l’amour, que je chérissais plus que tout. C’est l’un des uniques héritages de ma famille adoptive que j’ai gardé et qui me plait.

Physiquement, je suis blonde, comme je l’ai dit à deux reprises, une grande blonde, souvent prise pour un mannequin, la maigreur en moins. Je suis mince, mais j’ai de la chair tout de même, ressembler à un squelette ne m’a jamais intéressée. Mes yeux bleus luisent souvent au soleil, tout comme ma chevelure or qui attire encore et toujours les regards, sauf qu’à présent, j’en suis véritablement gênée, puisque je ne passe pas inaperçue. Je ne prends plus le temps de me préparer comme une princesse, et le maquillage comme le parfum sont utilisés à faible dose, ou j’aurai vite fait de passer pour une provocatrice allumeuse prête à écarter mes jambes dès qu’un homme posera un regard sur moi, ce qui n’est nullement le cas. Je m’habille correctement certes, et j’adore porter des vêtements courts, pas forcément moulant pour le bas du corps, et j’ai toujours un gilet sur mes épaules. C’est comme un réconfort pour moi, et il me cache indirectement. J’ai souvent joué de ma beauté, mais maintenant, je ne joue plus, cela ne rime plus à rien. J’ai muri et je compte bien prouver, non pas au monde mais à moi, que je suis capable du pire comme du meilleur. Je pense avoir tout dit pour aujourd’hui. Nouveau chapitre une prochaine fois ?!

PSEUDO : Vicky AGE : 17 ans AVATAR PRIS : Doutzen Kroes COMMENT AS TU ATTERI ICI : Partenariat avec un autre forum. CE QUE TU PENSES DU FORUM : Il me semble sincèrement bon. FICHE : [x] Terminé [] En cours UN PETIT MOT : Que le jeu commence.